Arabie Saoudite : 47 jeux, dont GTA V, ont-ils vraiment été interdits ?
Le sujet de cet article peut être sensible. Parler d’Arabie Saoudite, de jeux vidéo ou de censure peut déjà provoquer des débats, mais alors les trois ensemble bonjour les migraines. Surtout quand une agence de presse s’emmêle (notez le jeu de mots).
En effet, cet article va chercher à lister une série d’évènements récents et d’en comprendre la logique.
Tout commence le 16 juillet 2018 avec la publication d’un rapport révélant l’interdiction presque brutale d’un total de 47 jeux vidéo (dont Grand Theft Auto V, évidemment) dans ce pays où l’or est noir et le conservatisme très fort.
Ceci étant dit, un élément curieux apparaît dès la publication du rapport. Selon la Commission Générale des Médias Audiovisuels saoudienne la mesure permettrait d’empêcher la réalisation du « Blue Whale », une série de défis à réaliser, proposée sur Internet. Avouez que c’est un peu faiblard comme raisonnement, même si deux pré-adolescents de 12 et 13 ans en seraient morts, toujours selon ce rapport.
Toutefois, l’information provient d’Associated Press, qui est ni plus ni moins que l’une des plus grandes agences de presse des États-Unis, riche de plus d’un siècle et demi d’existence et ayant donc pignon sur rue au royaume des burgers, comme dans le reste du monde d’ailleurs. Tout est donc on ne peut plus sérieux.
Et pourtant, tout s’effondre. Suite à quelques recherches concernant les jeux incriminés la crédibilité du rapport est remise en cause. En réalité, les 47 jeux mentionnés plus tôt ont toujours été bannis en Arabie Saoudite et pas seulement lors de la publication du document d’Associated Press. Et bien entendu le Blue Whale n’y est pour rien là-dedans, si tant est qu’il ait réellement existé.
Parce que oui, le Blue Whale et ses victimes tiennent bien plus de la légende urbaine que du fait réel. Le Blue Whale serait une série de défis sur 50 jours à la dangerosité linéaire, allant crescendo. Les premiers défis sont simples comme regarder un film d’horreur par exemple, jusqu’au dernier qui consiste au suicide (!) de l’individu qui y « joue ».
Une « mode » qui viendrait de Russie, pour couronner le tout. Et, oui, on nage en plein délire, étant donné qu’aucun suicide en lien avec ce challenge n’a été constaté jusqu’à aujourd’hui, l’un des deux ados cités par l’Associated Press étant dans le même bateau. Son père l’a en effet admis. À moins que le rapide engouement pour ces terribles défis en 2017 n’ait tué quelqu’un, mais rien n’est moins sûr.
Une interrogation monte alors très vite à l’esprit. Que s’est-il passé chez Associated Press pour qu’elle puisse pondre une brève pareille ? Où l’organisation de l’agence a-t-elle pu cafouiller ?
Nous ne disposons pas de la réponse à l’heure actuelle. On peut soupçonner l’erreur d’un collaborateur ou bien, pourquoi pas, celle d’un stagiaire, voire même parler réellement d’un amalgame entre des jeux vidéo et des jeux (vraiment !) dangereux. Ou d’un geste délibéré de la part d’Associated Press, allez savoir. En vrai, on s’en tamponne, le jeu vidéo en a vu d’autres.
Enfin bon, la prochaine fois que vous lirez un truc qui vous paraît suspect, comme une actualité qui paraît floue, très étonnante voire tout bonnement fausse, rien ne vous empêche de faire vos propres recherches. Cela vaut aussi pour nous, en cas de soucis, utilisez les commentaires ci-dessous pour nous faire savoir lorsqu’on se plante et amenez d’autres pelles ! Nous sommes prêts à nous faire bêcher.
En attendant on vous laisse, on retourne farmer comme des damnés sur GTA Online en préparation de la mise à jour « Nuits Blanches et Marché Noir » qui sort… demain ?! Nan… c’est vrai ce mensonge ?…
Très bonne semaine à tous sur Rockstar Mag’ !