GTA San Andreas | Dan Houser revient sur l’affaire du Hot Coffee et cible le gouvernement américain de l’époque

Plus de 20 ans après l’ouverture de l’affaire, et du procès sur l’une des plus grosses polémiques de l’histoire du jeu vidéo, Dan Houser, l’ancien vice-président de Rockstar Games est revenu sur la période du Hot Coffee de GTA San Andreas.

En 2005, avec sa sortie sur PC, GTA San Andreas permettait aux moddeurs de découvrir le fameux mod Hot Coffee. Un mini-jeu, permettant à CJ d’aller un peu plus loin avec ses copines à la fin du date. Les joueurs pouvaient alors s’amuser à réaliser plusieurs positions sexuelles, tout en appuyant en rythme pour faire monter la jauge de plaisir de CJ et de sa partenaire.

À la base, le Hot Coffee devait être intégré sur les versions PS2, Xbox et PC. Finalement, Rockstar s’est ravisé. Mais, les développeurs de la firme étoilée ont seulement désactivé le mod. L’ensemble des fichiers étaient toujours présents dans les codes du jeu, permettant aux moddeurs de les exploiter.

En juin 2005, débute alors l’une des plus grosses polémiques de l’histoire de Rockstar, mais aussi du jeu vidéo. Une affaire très complexe qui est allée extrêmement loin, faisant passer Rockstar Games et Take Two Interactive au bord de la fermeture. Nous vous donnons rendez-vous prochainement pour un nouveau documentaire qui sera centré sur cette affaire du Hot Coffee.

En attendant, Dan Houser a évoqué brièvement le sujet au cours de sa dernière interview chez Virgin Radio UK.

«C’était un bouc émissaire facile et ils ne comprenaient rien au système» 

Au cours de l’échange avec Chris Evans, où Dan a donné son avis sur la production de GTA 7 ou encore du succès de GTA III qui a permis de sauver Rockstar et Take Two, l’ex-Vice-président de la firme étoilée est également revenu sur une période très sombre de son ancienne entreprise : l’affaire du Hot Coffee.  

Alors que l’animateur Chris Evans pose de nombreuses questions sur le passé de Dan et ses débuts chez Rockstar Games (l’entretien est vraiment passionnant et vous pouvez dès maintenant le retrouver en intégralité et en sous-titré sur la chaîne d’Absurd Ventures Mag’), la question de l’argent et du succès est abordée. C’est à ce moment-là que Chris et Dan commencent à parler des problèmes qui ont impacté Rockstar.

Chris Evans : « C’est fantastique. Rockstar Games New York. Et vous dites, à propos de cette époque que… Rockstar Games avait toujours des ennuis. Toujours à causer des problèmes. Étiez-vous à l’origine de perturbations ou était-ce juste la façon dont vous meniez vos affaires?»

Dan Houser : « Je pense que nous étions une entreprise de jeux vidéo à New York. Toutes les autres entreprises de jeux vidéo étaient soit à Guilford, soit à San Francisco. Et donc, on était à New York. Notre équipe était majoritairement Anglaise. On était plus jeunes que beaucoup d’autres entreprises. On n’avait pas le contrôle de notre maison mère. Elle laissait à désirer. Ils avaient constamment des problèmes pour, vous savez, irrégularité financière. Donc, on pouvait faire un peu ce qu’on voulait. Et puis on disait à l’époque que ce secteur était destiné aux enfants, et dès lors, nous [avec nos jeux], on montrait qu’il était destiné aux adolescents et aux adultes; tout en restant aussi pour les enfants. Mais qu’on ne ciblait pas le marché des enfants. Ça ne nous paraissait pas si scandaleux, mais certains trouvaient ça incroyablement offensant ».

L’échange se poursuit et Chris Evans évoque une métaphore, selon laquelle, l’argent résout tous les problèmes. Une allégorie rapidement réfutée par Dan qui explique qu’au contraire, au plus ils ont eu de l’argent, au plus ils ont eu des problèmes !

Dan Houser : « Eh bien, ça nous a attiré les foudres du gouvernement américain. Ils ont décidé que nous étions les seules personnes sur internet à diffuser de la pornographie, apparemment. Ce qui était ridicule. Et ils nous ont presque fait fermer. Vous savez, on a eu une amende d’un montant colossal. Et c’est presque… ça a bien perturber l’entreprise et certains membres de mon équipe ont démissionné. C’était vraiment dur ».

Chris Evans : « Pourquoi en avaient-ils après vous ? »

Dan Houser : « Je pense qu’ils prétendaient que c’était pour des questions de décence publique. Mais en fait c’était qu’ils voulaient un bouc émissaire médiatique. Et ils ont décidé qu’ils ne pouvaient pas s’attaquer… et c’était principalement mené par des sortes de démocrates centristes. Et ils voulaient un bouc émissaire médiatique. Ils ne pouvaient pas s’en prendre à Hollywood, parce que ça leur rapportait énormément d’argent. Ils ne pouvaient pas non plus s’attaquer au rap, à cause des connotations raciales délicates que ça aurait engendré. Alors ils s’en sont pris aux jeux vidéo. C’était un bouc émissaire facile et ils ne comprenaient rien au système ».

Chris Evans : « Donc en gros [ils avaient besoin de] quelqu’un à pointer du doigt en disant : ‘voilà, regardez, nous avons tous ces vrais problèmes’ ».

Dan Houser : « Oui, il se disaient : ‘Nous avons enfin compris les problèmes en Amérique. Ce sont ces idiots’ ». 

À l’époque du Hot Coffee, Rockstar était littéralement harcelé par l’avocat Jack Thompson. Ce fut le début d’une longue chasse aux sorcières au cours de laquelle, Hilary Clinton ou encore le sénateur Lelend Yee ont décidé de rejoindre le mouvement pour lutter contre Rockstar et leurs jeux. Finalement, Jack Thompson réalisera une faute grave en envoyant un courrier à la mère de Strauss Zelnick et sera radié à vie du métier d’avocat. Leland Yee sera arrêté et condamné pour trafic d’armes, corruption et détournement.

Une époque qui aura été néanmoins compliquée pour la firme étoilée et qui aura mené au départ de Jamie King et Terry Donovan. Un accord à l’amiable sera trouvé, permettant à Rockstar et Take Two de ne pas faire faillite.


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