[EDITO] Rockstar Games, l’évolution d’une firme originellement connue pour la violence
Rockstar Games est un studio qui n’a pas toujours été connu pour ses scénarios riches et intenses. Au départ, Grand Theft Auto avait fait la une de la presse américaine pour sa violence et le sentiment de rébellion qu’il portait haut et fort. Aujourd’hui, la firme est mondialement reconnue pour la qualité de ses productions, et non plus pour la violence qu’elle engendre.
Avant de continuer à lire ces lignes, il est important de rappeler que cet édito n’a pour seul objectif que de vous partager ma vision du studio et de son évolution. Puisqu’il s’agit d’un avis purement personnel, il se peut que vous ne partagiez pas mon opinion. Aussi, les lignes qui suivent n’engagent en aucun cas les autres membres du staff de Rockstar Mag’.
Qui n’a jamais entendu dire que Rockstar Games, qui peut se targuer d’être connu de tous, autant des fervents du gaming, que de simples amateurs, produisait des jeux violents ? À l’heure actuelle, il fait partie de ces grands noms de l’industrie vidéoludique, tant par son nombre de licences que par leur qualité.
Mais, originellement, Grand Theft Auto ce fut avant tout de la violence. Aujourd’hui, je vous propose de vous livrer ma vision de cette violence et de l’évolution du studio, qui a débuté par une oeuvre qui casse les codes, et qui développe aujourd’hui des titres équivalents à des blockbusters.

L’arrivée de Grand Theft Auto dans le monde du jeu vidéo
L’objectif n’est pas de retracer l’évolution du studio et de la saga dans une frise chronologique, mais bel et bien de comprendre dans quel contexte le tout premier Grand Theft Auto est arrivé. En 1997, le jeu ne proposait pas de scénario à proprement parler, mais des missions que le joueur devait réaliser, et surtout, il incarnait un gangster, ce qui est assez rare, voire jamais arrivé dans le monde du jeu vidéo auparavant.
Pour le grand public de l’époque, les jeux vidéo pouvaient se résumer à Pacman ou Super Marios Bros. En revanche, pour Rockstar, la tendance était différente. Le but premier était de casser les codes, de choquer, donc de révolutionner le monde du jeu vidéo. Même si je n’ai pas eu la chance de jouer à ce titre dès sa sortie, je savais tout de même que cette saga incarnait la liberté et qu’il n’était pas pour les jeunes enfants. Raison de plus de vouloir y jouer !
Un exemple frappant de la volonté du studio de dénoncer et choquer grâce aux jeux vidéo, c’est la violence de Manhunt, mais aussi la critique qui en découle. En effet, ce jeu encore plus violent que son grand frère, GTA, peut-être vu comme une dénonciation des effets que peuvent avoir les caméras sur les comportements des individus.
Rappelons-le, l’exécution du protagoniste doit s’effectuer devant les caméras, mais tout ne se passe pas comme prévu. S’ensuit donc tout un scénario qui gravite autour de ce tournage assez morbide… D’ailleurs, le point de bascule de cette violence a été Manhunt 2, le studio ayant tout de même franchi la limite acceptable.
Une communauté inégalée
Une question essentielle lorsqu’on aborde le sujet de l’évolution de Rockstar, c’est évidemment celle de l’importance de sa communauté. Il y a peu, Grand Theft Auto V a été sélectionné par le magazine Rolling Stone parmi les 50 meilleurs jeux de l’histoire. Parmi les critères de sélection, l’importance de Grand Theft Auto Online était évidemment prise en compte. La communauté, de par son soutien tant financier que sur l’aspect de confiance qu’elle donne aux équipes du studio, est un élément majeur qui a permis l’évolution de Rockstar dans ce sens.
Je me souviens encore d’être allée acheter le jeu dès sa sortie, puisque j’avais adoré l’ambiance assez sombre et undergound de Grand Theft Auto IV. Pour le coup, dès la sortie du premier trailer de son successeur, c’est surtout la reproduction de Los Angeles qui m’avait attirée, et non pas la violence de cette licence. D’ailleurs, pour ce cinquième opus, on est bien loin de la violence des tous premiers volets.

Malgré le fait que le studio fasse le choix de ne pas communiquer d’éléments sur la sortie de Grand Theft Auto VI, la communauté l’attend (presque sans broncher, et j’en fais partie) depuis plus d’une dizaine d’année. Si cela ne prouve pas l’attachement des fans pour leur studio de coeur… 3,6 millions de vente dès le premier jour pour GTA IV et plus de 20 millions d’exemplaires vendus en deux semaines pour GTA V. Eh oui, à chaque opus, ils battent des records.
La recette de scenarii presque parfaits
Dès le début, le studio a su apporter de l’innovation dans chacun de ses jeux. Par exemple, sur Manhunt, il a pensé à une fonctionnalité d’immersion avec le casque micro de la PlayStation 2. Le joueur devait alors faire attention à sa moindre respiration pour ne pas se faire repérer. Cette fonctionnalité permettait au joueur de vivre une expérience unique, qui allait être différente pour chacun.
Vous l’aurez compris, l’une des forces de la firme étoilée est de proposer à chaque joueur une expérience unique. Pour GTA IV, l’un des créateurs, Dan Houser, avait expliqué l’importance de l’immersion pour le joueur. Dès le début de ce titre, on s’identifie directement à Niko Bellic, le protagoniste, qui est tout nouveau en ville. On est alors loin d’un scénario uniquement basé sur de la violence pure et dure, mais bel et bien une histoire pensée du début à la fin.
[Avec GTA IV] nous voulions un personnage vraiment captivant. […] et ce qui, à mon avis, marche vraiment bien dans le jeu, et notamment dans la relation entre le joueur et le personnage qu’il interprète, c’est le fait qu’il soit nouveau en ville.
Dan Houser

Même si les joueurs ont pu commencer le jeu seuls, en s’identifiant directement aux personnages, plusieurs abonnés nous ont fait part de leur première partie. Beaucoup d’entres eux ont connu le jeu grâce à des amis, notamment le fondateur de Rockstar Mag’ lui même, ou plus étonnant encore grâce à leur famille :
Cet amour envers la firme étoilée remonte à 2002, quand j’avais 9 ans et que j’ai découvert chez mon meilleur ami, plus âgé que moi, GTA Vice City. Déjà entendre Billie Jean et Michael Jackson dans un jeu vidéo.. à mon âge, et facilement influençable c’était foutu d’avance !
@Chris_Klippel
La liberté
De surcroit, la liberté que proposent les titres de la firme est aussi un élément de taille qui explique un tel succès pour le studio. De nombreux fans nous expliquent que c’est un élément important pour eux :
J’ai commencer vers les 8, 9 ans sur GTA2 sur psone, j’adorais déjà la liberté, pouvoir avoir un « gang », les voitures et GTA3 fut mon premier jeu PS2 que de souvenirs, les codes, le monde ouvert surtout, ensuite le reste a suivi et depuis ca a toujours été mes jeux préférés
@OniMidnight10
Parfois, c’est même grâce à cette liberté sans nom que les fans ont été attirés pour la première fois par Grand Theft Auto :
Grand Theft Auto en 1998 sur Playstation, j’avais 17 ans le jeu m’avais attiré par son originalité et son aspect libre, depuis j’ai joué a presque tous les jeux de la firme!!@Sammy1281765661
Le réalisme
L’un des autres atouts du studio, c’est son moteur graphique. Depuis 2006, tous les jeux sont développés sous RAGE (Rockstar Advance Game Engine). Pour moi, les graphismes sont très importants pour que je puisse m’immerger complètement dans le jeu. Parfois, je me rends même compte que je suis trop peu indulgente avec d’autres studios qui ont bien moins de moyens que Rockstar…
En revanche, ce côté trop réaliste est à double tranchant. Prenons exemple, à nouveau, sur Manhunt. À l’époque, il a été mal vu par la presse en raison du fait que les images « paraiss[aient] moins fictives et donc plus choquantes ». En tout cas, à l’heure actuelle, ce côté réaliste plaît aux joueurs, et j’en fais partie ! D’ailleurs, notre rédacteur en chef adjoint pense la même chose :
Les jeux Rockstar, c’est la définition des meilleurs mondes ouverts. Immersifs, vivants, et incroyablement détaillés. Et des histoires oufs surtout avec Red Dead Redemption I & II
@arcrow08
En effet, la qualité des open-world proposés permet aux différents joueurs de se sentir libres, et surtout, maîtres de leur propre expérience. Dans le cinquième opus, j’ai réellement adoré le fait de switcher entre les différents personnages. Chaque joueur vit son expérience différemment. Certains préfèrent passer des heures avec Trevor, alors que d’autres préféraient jouer avec Franklin ou Mickael.

Du premier au dernier opus, une évolution digne de ce nom
En clair, si on liste les spécificités de Rockstar, on se rend compte que les membres du studio se surpassent dans tous les domaines. Par l’écriture de leurs scénarios, par leurs recherches historiques, par la liberté offerte par les mondes ouverts… et tout cela, en débutant avec un premier opus qui était connu de tous uniquement (ou presque) pour sa violence.
A l’heure actuelle, il s’agit de l’un des studios en lequel j’ai le plus confiance. A chaque opus, ils me surprennent, même si l’attente entre chaque titre est assez longue. À titre personnel, je préfère attendre plusieurs années et découvrir un chef d’oeuvre de plus. La majorité de nos abonnés a commencé à jouer il y a longtemps, et ceux-ci déclarent qu’ils sont encore de très grands fans à l’heure actuelle :
Salut l’équipe, j’ai commencer à jouer à GTA San Andreas en 2005 dans ces eaux la sur PC et PS2 et cela m’as plus directement gameplay/graphismes etc, j’adore toujours car voir comment GTA s’est développé est fabuleux et toujours fan et j’y serais encore sur GTA 6.
@machineekilll
Évidemment, j’attends avec impatience, la sortie de GTA VI pour, de nouveau, me plonger dans un de leurs titres qui sera très certainement un chef d’œuvre. Ils ont débuté avec un jeu en 2D, développé dans l’idée de choquer et casser les codes, et ils continuent aujourd’hui de tous nous faire rêver avec le jeu le plus attendu de l’année. Quelle évolution !
Cet édito, proposé par Rexha, développe des arguments s’appuyant sur le magazine Rockstar Games, Une success story unique, Jeux Vidéo Magazine, Collection Hors-Série, mai-juin-juillet 2024.