GTA 6 | Selon Dan Houser, il devient de plus en plus compliqué de faire un jeu satirique
Grâce à l’interview de Dan Houser, le week-end dernier, nous avons pu découvrir pas mal de choses intéressantes autour de la vie, des projets et de l’avenir du cofondateur de la firme étoilée. Bien entendu, plusieurs points autour de GTA 6 ont été abordés.
Après avoir évoqué l’ADN de GTA 6, qui sera, selon Dan Houser, conservé dans le prochain jeu, l’ex-Vice-Président de la firme étoilée a évoqué aux côtés de Lex Fridman, les nombreuses difficultés pour réaliser de la satire en 2025. On le sait, avec le climat géopolitique et les tensions sur les réseaux sociaux, il n’est plus vraiment simple de s’exprimer, sans faire polémique. Et, désormais, Rockstar et Take Two font en sorte de ne plus trop faire de vagues, tout en essayant de ne pas mettre de côté tout ce qui a fait l’essence de la licence Grand Theft Auto.
Il y a plusieurs années, Dan Houser (avant qu’il ne quitte Rockstar Games) confiait déjà que, dans le contexte politique (l’élection de Donald Trump), il était bien content de ne pas réaliser un nouveau GTA. Mais, qu’en est-il à l’heure actuelle ? Visiblement, les choses sont pires, à cause de notre société qui devient encore plus absurde que les jeux GTA.
Une satire difficile à adapter au monde
Dans l’interview accordée à Lex Fridman, Dan Houser insiste sur le fait que GTA, c’est une satire du rêve américain et que, si on gratte à la surface, elle se transforme souvent en cauchemar américain. L’ancien cofondateur de Rockstar voit les États-Unis comme un laboratoire du monde moderne. Tout y est amplifié, caricatural, spectaculaire. L’Amérique offre des possibilités infinies : le mythe de la liberté, la violence des contradictions, la puissance du capitalisme et la démesure des désirs. C’est un terrain fertile pour la satire, mais aussi pour la tragédie. Dan Houser explique que, derrière les rires, GTA raconte souvent des histoires tristes : celle d’hommes qui poursuivent un rêve qu’ils n’atteindront jamais.
Une carricature devenue réalité

Ce que Dan Houser trouve ironique, c’est qu’aujourd’hui le monde est devenu la caricature dénoncée il y a maintenant 20 ans dans GTA. Les excès des années 80 se sont simplement déplacés sur les réseaux sociaux. Le bling, la superficialité, la mise en scène de soi, tout ce que Vice City dénonçait s’est fondu dans la culture numérique. Selon Dan Houser, GTA 6 n’aura même pas besoin d’exagérer. La réalité s’en charge toute seule. C’est aussi un espace de liberté et de nostalgie, où tout semble possible. La musique, la vitesse et le soleil créent une illusion de bonheur permanent.
Tout ce mélange est la signature de Rockstar Games. Chaque jeu est à la fois une fête et une descente, une comédie et une tragédie. Dan Houser fait comprendre que, si GTA 6 revient à Vice City, ce n’est pas un hasard : c’est un retour aux sources. Aujourd’hui, le Miami contemporain représente tout ce qu’il faut à un GTA. L’Amérique de l’apparence, du mensonge et de l’argent roi.
Quand la satire devient impossible
Depuis ses débuts, Grand Theft Auto a bâti sa réputation sur la satire et la provocation. Le jeu a toujours tenu un miroir déformant à la société américaine, ses obsessions, sa vulgarité, son hypocrisie et sa violence. C’était l’Amérique racontée comme un sketch à la fois drôle, cruel et excessif. Mais à force que la réalité devienne absurde d’elle-même, Dan Houser en est venu à se demander si ce miroir n’était pas devenu inutile. Lorsqu’il écrivait GTA V en 2013, le cofondateur de Rockstar observait déjà ce phénomène : tout ce qu’il exagérait dans ses jeux finissait par se produire dans le monde réel. Dix ans plus tard, la satire semble désormais condamnée à courir derrière l’actualité.
Il y a toujours des dates butoirs et des délais, mais ils ne sont pas de 4 ou 5 ans, ils sont plutôt de 1 an, on peut apporter de nouvelles idées de façon plus rapide. On termine tout juste le volume 10 d’un arc de 12 volumes. Donc c’est moins difficile, et tu conserves le ton de l’œuvre. Mais en effet, je pense que c’est un problème que quiconque rencontrera en essayant de dépeindre l’ère actuelle, qui a débuté en 2015/2016. Comment le caricaturer quand tout change si vite ?
— Dan Houser comparant un comic book tel que American Caper à un projet tel que GTA 6
Ces constatations de Dan Houser sont assez terrifiantes et montrent à quel point notre monde avance, et peut-être pas dans le bon sens. Une remarque que l’on se faisait déjà dans la diffusion du premier trailer de GTA 6 en décembre 2023, lorsque l’on comparait tous les éléments les plus trashs de la vidéo, en nous rendant compte que ces scènes étaient inspirées de séquences ayant réellement existés sur les réseaux sociaux dans notre monde réel. De quoi nous rassurer en nous disant que GTA 6 sera, quoi qu’il arrive, complètement barré.
[SOURCE]
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A l’heure actuelle, le wokisme et toute l’absurdité qui l’entoure posent de plus en plus problème, du moins aux US. C’est plutôt bon signe pour l’avenir des jeux vidéos comme GTA. Les gens commencent à prendre conscience que ce sont des minorités qui font chier la majorité. On ne peut pas contenter tout le monde, sinon il faudrait par exemple interdire tous les humoristes de la terre car chacun a son style et son créneau de satire.