Dan Houser évoque la pression et le processus de création des jeux
Il y a quelques jours, Dan Houser, l’ancien cofondateur de Rockstar Games a réalisé une interview avec Lex Fridman. Beaucoup de sujets ont été évoqués tels que GTA 6, Red Dead Redemption 2 ou d’autres jeux de la firme étoilée. L’ex-co-fondateur de la firme étoilée revient également sur toute la pression derrière le processus de création.
La création sous pression
Au cours de l’interview, Dan Houser déclare que de nombreux jeux sont créés sous pression. Il explique que cela n’a jamais été un choix mais une condition d’existence. Chaque succès de la firme étoilée a été créé sous tension au cours des 20 dernières années selon le cofondateur de Rockstar Games. Ainsi, chaque GTA et chaque Red Dead ont été créés dans ces conditions. Malgré la confiance des joueurs Dan Houser énonce qu’il a toujours eu « la peur du créateur ».
Je pense que j’étais plutôt bon pour compartimenter, tu vois, et juste me dire : «Ok, comme dans tout travail créatif, j’ai un peu l’impression d’être un imposteur, mais personne ne s’en est encore rendu compte. Alors, je vais juste faire de mon mieux, et espérer qu’on ne me démasque pas cette fois encore».
— Dan Houser lors de l’interview avec Lex Fridman
Entre stress et argent
Pour le scénariste principal de la licence Grand Theft Auto et Red Dead Redemption, créer n’a jamais été une marche triomphale. Le but n’était pas de récolter les honneurs, mais d’aimer ce qu’il fait. Même si les retours ou les ventes n’étaient pas bons, Dan explique qu’il faut se relever et oublier cette erreur. Le plus important est d’être sincère dans les idées partagées à travers toutes ces licences. Cependant, il affirme que la pensée autour des chiffres ne disparaît jamais réellement, car les jeux vidéo sont une « forme d’art commercial ».
Lors de la création d’un jeu vidéo, concevoir un monde virtuel aussi riche qu’un film, tel que GTA 6, coûte cher, et il faut rembourser l’argent investi. Selon Dan Houser, cette logique a guidé tous les GTA de la licence. C’est la qualité avant tout, car elle assure le succès et c’est dans cette optique que Grand Theft Auto 6 est en cours de création.
Le cofondateur de Rockstar déclare ne jamais avoir fui cette pression. Il s’en est servi pour la transformer en un “moteur créatif”. Pour GTA III, il était “insouciant et fauché”, et pour Red Dead Redemption 2, plus mûr. Cependant, il explique que le développement de son dernier jeu en date s’est pourtant révélé chaotique. Cela illustre parfaitement ce que Dan Houser décrit depuis le début, puisqu’aujourd’hui RDR2 est devenu un chef-d’œuvre unanimement salué. Preuve que, pour lui, le stress n’est pas un obstacle. C’est le prix à payer pour faire de grands paris créatifs.
On avait dépassé le budget, mais je préférais ne pas y penser. Et tu fais un jeu sur un cow-boy agonisant de la tuberculose, et le projet ne veux pas prendre forme… Autant te dire qu’à ce moment-là, beaucoup de gens doutent de toi, et ce n’est pas très amusant. Donc oui, c’était énormément de pression.
— Dan Houser dans l’interview
Il est assez étonnant de percevoir, dans ce discours, la fragilité de Dan Houser. Il compare Rockstar Games à un moteur qui peut, à tout moment, tomber en panne. À chaque sortie, une question : “Est-ce que les gens vont aimer ?”. Même après GTA V, le plus grand lancement de l’histoire du jeu vidéo, il continue d’agir comme si tout pouvait s’écrouler demain. Il est très probable que ce doute et cette remise en question permanents soient précisément ce qui a permis à Rockstar de se renouveler sans cesse.
L’art et l’argent, un équilibre difficile dans le jeu vidéo
Dans cette partie, Dan Houser précise que chaque nouveau projet est à la fois un gouffre financier et une œuvre d’art en devenir. Ce choix de Rockstar Games fascine le cofondateur depuis ses débuts. Il prend l’exemple de GTA V, qui a coûté 250 millions de dollars à produire, ce qui est énorme pour 2013. Aujourd’hui, le jeu a rapporté plus de 10 milliards de dollars. Il déclare que la création sous un “prisme purement financier” n’a jamais été envisagée, même pour GTA 6. Créer quelque chose d’exceptionnel est, pour lui, le moyen de répondre aux exigences des investisseurs tout en gardant la liberté du créateur et en respectant les joueurs. La réussite est la conséquence, pas le but. Ce sont toutes ces raisons qui font que GTA 6 va se vendre, selon Dan Houser.
Voir l’interview
Si vous souhaitez regarder l’interview entière de Lex Fridman, voici la vidéo disponible sur YouTube. Plus de 2h40 où Dan Houser parle de nombreux sujets différents autour de Rockstar Games. Vous pouvez compter sur Rockstar Mag’ pour parler des autres sujets dans les prochains jours.
La pression dans le développement des jeux Rockstar est continue selon Dan Houser. Il fait la comparaison avec certains des anciens jeux se la part de Rockstar Games. N’hésitez pas à dire en commentaire ce que vous pensez sur le sujet en commentaire.
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