GTA IV | Ce qui était prévu à la base pour Liberty City
GTA IV est pour beaucoup, le GTA ayant fait le plus débat de toute la licence. Avec son atmosphère sombre et poisseuse, Liberty City avait divisé sur plusieurs points, mais jamais sur celui de l’immersion. En réalité, la satire de New York avait clairement été pensée pour être le réel personnage principal du jeu. Si dans sa version actuelle la carte de GTA IV est entièrement urbaine et donc très dense, ne se basant que sur certains quartiers précis de la Grande Pomme, il n’en a pas toujours été le cas. C’est ce que nous allons voir aujourd’hui dans notre article.
Les croquis de Nik Taylor
Aujourd’hui, Liberty City est une des références absolues concernant la densité et l’attention aux détails dans un monde ouvert urbain. Mais pendant un certain temps, la carte de GTA IV avait été imaginée autrement. Pendant les premières phases de développement du jeu, l’idée n’était pas de se concentrer sur la densité, mais de proposer une carte aussi, voir plus grande encore que GTA San Andreas.
Comment savons-nous tout cela ? Et bien plusieurs éléments et sources démontrent cette volonté initiale. La principale étant le croquis originelle de la carte de GTA IV par Nik Taylor. Pour bien comprendre de la véracité de nos propos et de ce que l’on peut trouver en ligne il nous faut rapidement présenter Nik Taylor. Travaillant chez Rockstar North de 2002 à 2011, ayant connu le développement de neuf GTA différents, il a tout simplement été un des plus importants lead artist de l’histoire de la licence.

Une map, trois Etats
La carte de GTA IV aurait donc pu être bien plus grande. Mais creusons davantage si vous le voulez bien. En couplant ces croquis avec une interview de Sam Houser datant de 2008, on peut apprendre que la volonté de proposer une expérience rurale aux joueurs avait été réfléchie a tel point que des repérages avaient même été effectué.
« C’était gigantesque put**n, il y avait les Catskills, les Adirondacks… J’avais voyagé aux Adirondacks une fois, et j’ai mis six heures pour y aller. C’était hyper loin (de New York) bordel »
Sam Houser dans une interview pour Electronic Games Magazine en 2008 (traduite de l’anglais au français)
Les Catskills et les Adirondacks, sont pour bien comprendre, deux régions forestières et montagneuses de l’Etat de New York. De même, si on regarde de plus près les croquis de Taylor on peut y voir, en plus de l’Etat de New York (donc de Liberty City) deux autres Etats. Le Connecticut, au nord et le New Jersey, finalement partiellement présent dans le jeu avec le quartier d’Alderney qui s’en inspire beaucoup.
Après une map aux trois villes avec San Andreas donc, on aurait pu découvrir une map aux trois Etats distincts urbains mais aussi ruraux. Finalement, en terme de ressemblance géographique et cartographique pure, le dessin original de Taylor était donc bien plus proche de la région réelle de New York que ne l’est la Liberty City que nous connaissons tous.

Le cas des Carraways
Encore une fois, sur les croquis de Taylor on peut observer plusieurs points d’intérêts. Certaines petites villes comme Buffalo ou Syracuse au Nord Est de la map, ou même la prestigieuse Université de Stanford dans le Connecticut. A la manière des fameuses Keys de Miami, la péninsule de Rockaway aurait aussi dû être proposée au Sud de Brooklyn, donc de Broker dans GTA IV.
A la manière d’un GTA V ou d’un Mafia : The Definitive Edition donc, nous aurions eu une sorte de division entre deux grandes aires pour GTA IV. La première, l’aire urbaine, dominée par Liberty City et ses quartiers. La seconde, l’aire rurale dominée par la « campagne », ponctuée néanmoins de nombreux points d’intérêts et de moins grandes villes.
Cependant, un lieu en particulier va nous intéresser davantage : les Hamptons. Les Hamptons représentent une région côtière près de New York plutôt rurale mais peuplée par des habitants très aisées. Vous avez déjà dû apercevoir cette région au moins une fois au cinéma ou à la télé étant donné sa popularité et ses paysages mêlant plages et grandes demeures. Alors pourquoi nous nous attardons sur cette région, localisée à la droite du croquis de Taylor ? Et bien parce que les Hamptons représente la seule région en dehors de Liberty City a être cité dans le jeu final.
Dans GTA IV les Hamptons portent le nom de Carraways. La région est d’ailleurs citée de nombreuses fois :
- Sur le blog d’une des copines de Niko.
- Par Billy Grey dans TLAD.
- Par Tony Prince dans TBOGT.
- Et même dans l’émission satirique de télé I’m Rich.

Les Carraways apparaissent même dans le discours de Jay Norris, le fondateur de LifeInvader, dans GTA V. Tout comme les Hamptons, les Carraways de l’univers GTA symbolisent, dans les dialogues et le lore, la caste politique et fortunée de l’Est des Etats-Unis, non sans une bonne dose de caricature, typique de la part de Rockstar.
Pourquoi ces changements ?
Mais alors, pourquoi tout ces changements ? Alors même que les recherches et le développement d’une carte très grande et étalée avaient commencé, pourquoi Liberty City est la seule zone explorable du jeu final ? C’est encore une fois Sam Houser qui nous répond. Dans la même interview pour Electronic Games Magazine, il explique la raison de ces changements.
Après plusieurs mois de discussions, le développement avait changé d’objectif. La grandeur géographique et l’étalement n’étaient pas ou du moins plus le but de Rockstar Games. Le studio se concentrerait dorénavant sur la densité, l’atmosphère et les détails.
Pourquoi proposer une map immense, mais relativement vide, donc peu intéressante ? En bref, Rockstar avait choisi la qualité sur la quantité.
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Merci à toi ! Je partage ton analyse, j’aime beaucoup la carte 100% urbaine et très détallée de GTA IV.
Totalement d’accord avec toi ! 😉
Pour un jeu comme GTA IV et surtout à l’époque où il est sorti, la carte existante est tout à fait suffisante, même si j’aurais apprécié d’avoir les Carraway.
Et pour faire suite à un jeu détaillé comme San Andreas, il fallait une carte d’une taille raisonnable, cependant grande pour l’époque. Les 4 Districts de Liberty-City ainsi que la partie d’Alderney représentaient un formidable terrain de jeu avec du détail.
C’est ce qu’on peut reprocher à la carte de GTA 5, très grande mais très mal exploitée, avec la plupart des activités à Los Santos au sud, mais une campagne et une petite ville au nord, Paleto Bay, qui ne servent quasiment à rien.
Bravo pour l’article.
J aimerais
Alors que je vaisseau pas grave je vais me coucher et après je suis en train d’écrire pour voir comment allez-vous bien passée la journée avec moi
C’est Bon
J’adore ce genre de coulisses ! Quand je vois GTA IV, je ne suis pas, même un petit peu, déçu par le choix qu’a fait R*. Liberty City est tellement vivante et tellement détaillée que je l’adore telle qu’elle est. La carte de GTA IV ne méritait pas d’être moins belle pour proposer un plus grand terrain de jeu.
C’est sa richesse qui la rend iconique, encore des années plus tard.